Le Docteur Pascal d'Emile Zola

                                                                       (cette image n'est pas à moi)


   "Alors, ce fut la possession heureuse, l'idylle heureuse. Clotilde était le renouveau qui arrivait à Pascal sur le tard, au déclin de l'âge. Elle lui apportait du soleil et des fleurs, plein sa robe d'amante; et, cette jeunesse, elle la lui donnait après les trente année de son dur travail, lorsqu'il était las déjà, et pâlissant, d'être descendu dans l'épouvante des plaies humaines. Il renaissait sous ses grands yeux clairs, au souffle pur de son haleine. C'était encore la foi en la vie, en la santé, en la force, à l'éternel recommencement" (p.276 du Docteur Pascal, aux éditions du Livre de Poche, 2004)

   Le Docteur Pascal (1893) est le vingtième et dernier tome de la saga des Rougon-Macquart qui s'achève en beauté sur son personnage le plus intriguant: Pascal, tout à fait à part de sa famille dont il fait son objet d'étude dans ses recherches sur l'hérédité. Il a la charge de sa nièce Clotilde, une magnifique jeune femme âgée de vingt-cinq ans et qui lui sert aussi de secrétaire. Cependant, nos deux protagonistes vont tomber amoureux l'un de l'autre sous le regard attentif et désapprobateur de la servante Martine et Félicité Rougon, la mère de Pascal, qui va tout faire pour détruire les dossiers de celui-ci car ils compromettant pour la légende familiale dans Plassans.

   Ah, Zola, mon cher Zola! Encore un livre magnifique de sa part et dont je ne suis pas déçue. Le Docteur Pascal marque en beauté la fin de plus de vingt ans d'écriture sur une famille fictive, de recherches sur l'hérédité, de personnages passionnants et d'un plongeon dans le naturalisme. J'ai adoré l'histoire entre Clotilde et Pascal, mêlée d'un amour si passionné qu'on penche à plusieurs reprises dans l'érotique, la paranoïa du docteur à l'idée qu'on lui vole les fameux dossiers bleus qu'il cache dans l'armoire, sa rigueur dans ses recherches, la manière dont il s'enflamme lorsqu'il parle de son travail... Tout cela était vraiment magnifique. J'ai aussi apprécié sa franchise envers Clotilde, le fait qu'il n'est pas sûr que ses théories soient valables et que peut-être elles seront dépassées au XXème siècle - Zola, par le biais de Pascal, tente d'imaginer ce que sera la médecine, que peut-être tout ce qu'il fait est vain ou bien les divers questionnements sur la vie et sur Dieu: doit-on repousser les limites imposées par Dieu? N'y aura-t-il pas toujours une part d'ombre pour l'humanité et que celle-ci ne pourra jamais explorer? L'Homme n'est-il pas trop curieux ou trop présomptueux dans sa volonté de tout savoir? Tant de questions palpitantes auxquels les personnages tentent de répondre et qui ont attisé ma curiosité, bien que la médecine et les sciences ne soient pas ma tasse de thé. 
   La seule chose qui m'a déplu sont la longueur des passages sur la passion aveugle de Clotilde et Pascal, mais je sais que c'est parce que c'est un roman de Zola, et que donc la situation allait forcément finir par se dégrader, ce qui fait que j'avais juste envie de secouer les personnages et de leur crier d'ouvrir les yeux. En dehors de cela, chapeau, c'était un plaisir pour mes papilles littéraires (si, si, elles existent). 

   Je tiens à m'excuser de ne pas avoir posté jeudi 26 octobre, mais j'avais tellement de devoirs que je n'ai pas eu le temps de lire et donc n'avait pas matière à écrire une chronique. J'espère me rattraper avec celle-ci.

   A bientôt, 
Andréa

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