Battle Royale selon Andréa

Il est rare que je lise des livres qui ne soient pas des classiques (quoi que, étant donné la popularité du bouquin, on pourrait le considérer comme tel) et encore moins de livres très connus comme celui-ci; et comme j’ai quelques choses à dire dessus, me voilà. 

On ne présente plus Battle Royale, donc je vais résumer l’oeuvre en très peu de mots: quarante-deux élèves de troisième sont envoyés sur une petite île japonaise pour s’entre-tuer. C’est aussi simple que cela. En fait, ce n’est pas un cas isolé puisque chaque année, cinquante classes sont envoyées chacune sur une île pour participer à ce qui s’appelle le « Programme »: un truc organisé par le gouvernement pour, soi-disant, défendre la patrie, et le jeu (car oui, c’est un jeu) est retransmis dans tout le pays. 
Enfin bref, ces jeunes sont armés et n’ont qu’une mission, celle de s’éliminer les uns les autres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Une version soft de Koh-Lanta, quoi. A part qu’ils doivent se buter et qu’ils portent un collier qui permet à ceux qui gèrent la « partie » de savoir où ils se trouvent et ce qu’ils disent, en plus du fait qu’il contient une bombe que l’administration peut faire sauter si le joueur se montre trop dangereux ou qu’il se situe en zone interdite car au fur et à mesure de l’avancée du schmilblick, de plus en plus de zones de la carte deviennent inaccessibles. C’est comme une espèce de bataille navale tordue à échelle humaine. 

Je suis quelque peu mitigée quant à ce livre. D’un côté, c’était vraiment prenant, je l’ai lu en à peine trois jours, parce qu’on a vraiment envie de savoir qui va se faire buter, et comment. C’est surtout ça qui m’intéressait parce que dès le début, on sait qui va s’en sortir, c’est tellement évident. 
Et voilà mon problème avec ce bouquin: tout est évident. Mais pire encore, ce sont les personnages.
TOUS LES PERSONNAGES SONT CLICHES, C’EST PAS POSSIBLE. J’vous jure. 
On a:
- les p’tits génies de l’informatique dont un parvient presque à hacker le système de l’île sur laquelle ils se trouvent et un autre qui parvient à détacher les colliers pour faire disparaître ses potes des radars afin qu’ils s’évadent (il est aussi fils de médecin donc il sait miraculeusement soigner toutes les blessures, il trouve facilement des armes et des médicaments, il sait cuisiner, conduire et se battre,..)
- les personnages psychopathes faisant partie d’un gang sont ceux qui s’en donnent à coeur joie quand il s’agit de descendre leurs petits camarades
- les filles qui restent entre elles et ne veulent pas se battre (cliché mais relativement sage. Sauf que ça tourne mal, évidemment)
Mais la cerise sur le gâteau, c’est le personnage principal. Shûya est beau, grand, fort, très doué en sport et c’est un musicien donc forcément… il s’en sort et avec une petite copine en prime, blessée dès le début, et qui ne fait rien du tout à part être sa pom-pom girl perso, même si elle est très sympa et excellente en littérature. Bon ok, elle tire une fois sur un gars, mais elle le rate, lol. Le pire dans tout cela, c'est que sur vingt-et-unes filles, y en a au moins la moitié qui sont amoureuses de Shûya, et le mec est là en mode "ah bon :o".
Autant vous dire que ça m’a fait grincer des dents. 

Sinon, ce livre est très loin d’être nul: il montre les dérives d’un totalitarisme qui joue avec les vies d’enfants dont il dispose comme il le souhaite et le fait que, malgré la dictature oligarchique dans laquelle se passe l’histoire, le gouvernement, même s’il contrôle tout, laisse assez de liberté(s) aux individus pour que personne ne se rebelle ouvertement. Par ailleurs, il est plutôt bien écrit, le style est fluide. 

J’ai mis trois étoiles sur Goodreads à Battle Royale et je l’ai mis en catégorie « bronze » sur Booknode car malgré ma critique, il reste très prenant et agréable à lire. J’ai tout de même beaucoup apprécié les descriptions faites par l’auteur des armes, des paysages et des morts bien violentes. Koshun Takami sait décrire des corps mutilés avec assez d’habileté pour vous arracher un « pouah, c’est dégoûtant ». 

Je vous souhaite une bonne fin de vacances et une excellente année,

Andréa

P.S: imaginez vivre dans un pays qui vous interdit d'écouter du rock...

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