Premier coup de cœur de 2018 - Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris



Première chronique de l’année avec la première lecture que j’ai terminée en ce début d’année, et on peut dire que 2018 commence bien, c’est un énorme coup de cœur : sans plus attendre, je vais vous parler d’Autobiographie d’une courgette de Gilles Paris.

Courgette, de son vrai prénom Icare – mais y’a que la maîtresse qui l’appelle comme ça - a neuf ans quand il se retrouve tout seule. Le petit garçon, dont les premières années ont été pour le moins chaotiques - auprès d’une maman qui fait de la bonne purée mais qui boit beaucoup de bières devant la télé –est accueilli au foyer des Fontaines, dans la campagne de l’Île-de-France. C’est à travers ses yeux que l’on suit son quotidien, à l’école et au foyer, avec son meilleur ami, Simon, Rosy, la « zéduc » qui aime les petits pensionnaires comme s’ils étaient ses propres enfants, Monsieur Paul, l’instituteur, Raymond, le gentil policier qui vient le voir tous les week-end, et la jolie Camille…

Ce roman réussit un véritable tour de force : aborder un sujet d’une dureté parfois difficile à encaisser – je vous laisse découvrir le parcours de chacun des petits habitants des Fontaines, tous plus attachants les uns que les autres, mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas nés sous une bonne étoile – tout en étant d’une douceur et d’un optimisme peu commun. Et tout cela, on le doit à notre narrateur. Le petit Courgette est un enfant lumineux, qui a réussi à conserver, autant que possible, l’innocence qui devrait être celle de n’importe quel enfant de son âge, malgré son parcours, qui est loin d’être facile. Il pose sur le monde qui l’entoure un regard toujours avide de découverte et d’amusement, et fait toujours preuve, à travers les épreuves de la vie, d'un enthousiasme inébranlable. Gilles Paris réussit à merveille à retranscrire toute l’innocence du discours enfantin, très imagé et souvent très drôle (quand Camille embrasse Courgette sur la joue, ça le réchauffe « comme si sa bouche c’était un radiateur » - comment ne pas fondre devant des petites pépites de mignonitude comme ça ?). On en oublierait presque pourquoi ces enfants, qui ont l’air de tant s’amuser ensemble, sont tous réunis dans ce foyer où on ne vient que très rarement les voir – jusqu’à ce qu’une phrase, un événement, nous le rappelle, dur, brutal, implacable. Dès l’ouverture du roman, vous comprendrez : le premier paragraphe est, sans doute, l’un des débuts de romans les plus prenants que j’ai jamais lus – on est direct dedans. Mais c’est toujours l’optimisme qui ressort vainqueur, et, même si la tentation est parfois très grande, jamais les personnages ne sombrent dans le désespoir.


En refermant le livre, on ne rêve que d’une chose : pouvoir serrer Courgette, Camille, Simon, Alice, Ahmed, Béatrice et Jujube dans ses bras pour leur dire que tout va bien et que, s’ils ont parfois l’impression que personne ne les attend dehors, nous, lecteurs, leur avons fait une place dans nos cœurs. 

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